Tiens, pour changer du relevé numérique (que je ferai demain), voici une petite vision purement humaine, purement issue de ma petite personne, de la journée d'aujourd'hui en météo. Journée, ma foi, tout aussi éprouvante...
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Le jour se lève. Comme tous les matins, je me réveille en sursaut, à presque 6h, le visage ébloui par le soleil qui entre à flot par la persienne. Comme tous les matins, une brise tiède et moite entre déjà par la fenêtre, le thermomètre qui n'a pas eu le temps de passer sous les 30°C se voit contraint de stopper sa baisse à 30.3°C, avant d'amorcer sa remontée en flèche.
Une de ces journées lourde comme du plomb, comme en attente d'un orage qui ne viendra pas, vient de commencer.
Pendant les deux ou trois heures vivables, je me dépêche d'accomplir la plupart de mes tâches domestiques, conscient que bientôt la chaleur me plongera, comme tous les jours, dans une sorte d'état second.
A 10h, comme prévu, le thermomètre s'accroche déjà aux 38°C. Le soleil, déjà si haut dans ce ciel d'un bleu presque cuivré, semble être autant dans le ciel que sur la terre, comme si mille soleils venant de partout à la fois s'appliquaient à chauffer l'air à blanc.
Puis à midi, la lourdeur augmente, les nuages apparaissent d'abord timides, puis bourgeonnent, de plus en plus haut, se soudent... Et voilà qu'ils deviennent une masse noire imposante, masquant le soleil.
Il fait si lourd que même le chien refuse de bouger. Les chèvres bêlent sans arrêt, les vaches et boeufs vagabonds beuglent sans relâche, comme pour traduire une grande souffrance, un grand stress.
J'attends, observant avec inquiétude la nuée en pleine formation. Les nuages se font toujours plus sombres, d'un gris violacé. Soudain, un éclair zèbre le ciel, suivi d'un claquement de tonnerre. Un rideau d'averse descend au loin.
Les heures passent, le nuage s'éloigne, la chaleur reste toujours aussi pesante.
La nuit tombe, la lune s'élève dans un ciel clair, à peine troublé à l'Ouest par un voile nuageux, seul souvenir de ce qui aurait pu nous soulager, nous, mais qui a soulagé quelqu'un d'autre...
Encore une de ces journées où l'on a devant soit la porte du paradis, mais qu'on est condamné à rester en enfer.