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    Pourquoi les scientifiques du GIEC, entre autres, sont plutôt conservateurs dans leurs propos ?

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    Pourquoi les scientifiques du GIEC, entre autres, sont plutôt conservateurs dans leurs propos ?  Empty Pourquoi les scientifiques du GIEC, entre autres, sont plutôt conservateurs dans leurs propos ?

    Message  PassionMétéo Ven 13 Sep - 11:02

    En attendant le prochain rapport du Giec qui sortira prochainement, les scientifiques se verront une nouvelle fois conservateurs sur l'ampleur du Rc et de ses conséquences. On peut déjà avoir les échos qu'une part de cette "minimalisation" s’appuiera sur le fait que les océans pourront ralentir le Rc. Or comme on le verra dans un autre article, cela ne remet pas en cause le Rc à long terme. On peut noté cependant aussi que la date d'arctique libre de glace en été prévu dans l’ancien rapport en 2080, passe à 2040 dans ce dernier. Ce qui reste pourtant trop optimiste, l'arctique sera libre de glace en été déjà avant 2040.
    Dans cette article de Sks par Brysse et al., on trouve les raisons de ce caractère conservateur de plus en plus présent et les conséquences néfastes que cela peut avoir.  


    Les scientifiques du climat pèchent par le syndrome de la moindre catastrophe

    Dans un article récemment publié dans Global Environmental Change, les auteurs Brysse et al. (2012) ont constaté, en passant en revue les nombreuses prévisions faites dans le passé par les climatologues, que ces derniers ont tendance à faire preuve de trop de prudence dans celles concernant les conséquences du changement climatique. Les auteurs en déduisent que les climatologues semblent favoriser les estimations les plus prudentes au détriment des prévisions les plus alarmantes, ce que les auteurs qualifient de « péché par le syndrome de la moindre catastrophe » (erring on the side of least drama).

    Pour leur article, Brysse et al. ont donc analysé les projections climatiques effectuées par le passé afin de déterminer les pressions susceptibles d'amener les climatologues à la sous-évaluation du risque.

    Des projections climatiques trop prudentes

    Alors que nous avons récemment montré que les projections de température du Groupe d'experts intergouvernmental sur l'évolution du climat (GIEC) ont été exceptionnellement précises, plus autres projections des rapports du GIEC se sont révélées être beaucoup trop prudentes.

    Augmentation du niveau des mers

    En ce qui concerne le niveau des océans, Rahmstorf (2007) et plus récemment Rahmstorf et al. (2012) ont montré que le rythme auquel le niveau des mers augmente ne peut correspondre à aucun autre scénario du GIEC que celui qui retient l'hypothèse de la plus forte hausse (figure 1).

    Rahmstorf et al. (2012) en concluent que «la tendance linéaire déterminée par l'observation satellite entre 1993 et 2011 est de 3,2 ± 0,5 mm par an, soit une élévation du niveau des océans plus rapide de 60% que les 2,0 mm par an de l'estimation la plus prudente du GIEC pour la même période. »

    Pourquoi les scientifiques du GIEC, entre autres, sont plutôt conservateurs dans leurs propos ?  RFC12_Fig2

    Figure 1: niveau de la mer mesurée par satellite altimétrique (courbe rouge  et tendance linéaire selon les données AVISO du Centre National d'Etudes Spatiales) recontruite à partir des marégraphes ou mesure de la variation des marées; (courbe orange: données mensuelles de Church et White (2011)). Les données marégraphiques ont été alignées pour donner la même moyenne que les données altimétriques sur la période 1993-2010. Les courbes bleues et les courbes vertes correspondent respectivement au 3ème et 4ème rapport du GIEC, soit les rapports de 2001 et 2007 tandis que les deux précédents avaient été publiés en 1990 et 1995.

    La sous-évalutation des projections de l'élévation du niveau de la mer par le GIEC est sans doute principalement due au fait que leurs modèles ne tiennent pas compte du « vêlage », c'est-à-dire des processus dynamiques liés à la désagrégation des falaises de glace et qui entraînent la formation des icebergs, puis de la fonte de ces derniers au large. L'approche du GIEC pour tenter de rendre compte de ces processus ne prend en compte comme contribution récente à l'élévation du nveau de la mer que la masse d'eau provenant de la fonte de la calotte glaciaire et « suppose que cette contribution demeure constante. » La principale raison de la faible élévation du niveau des océans dans les estimations du GIEC résulte de cette approche particulièrement prudente du phénomène.

    Diminution de la banquise arctique

    Trois ans après la rédaction du 4ème Rapport d'évaluation du GIEC, le diagnostic de Copenhague de 2009 s'est référé aux dernières recherches climatiques dans sa mise à jour du rapport du GIEC. En plus de confirmer la sous-estimation par le GIEC du l'augmentation du niveau des mers établi par le rapport de Rahmstorf, le diagnostic de Copenhague a également constaté que le GIEC a sous-estimé de manière signifiative la diminution de la banquise arctique (figure 2).

    Pourquoi les scientifiques du GIEC, entre autres, sont plutôt conservateurs dans leurs propos ?  CopenhagenArcticSeaIce
    Figure 2: Diminution observée de la banquise arctique et minimum de celle-ci telle qu'elle modélisée annuellement dans les projections du GIEC

    Les émissions du CO2

    Un rapport de 2009 de l'US National Research Council (NRC) destiné au Comité des conseils stratégiques pour le programme américan sur le changement climatique (US Climate Change Science) relève que le GIEC avait également sous-estimé les émissions récentes de CO2 des pays en développement.

    "Les projections du GIEC se sont basées notamment sur une estimation d'une augmentation des émissions de CO2 pour la Chine de 3 à 4% en rythme annuel sur les 10 dernières années (GIEC, 2007a; AIE, 2007), mais des mesures effectuées dans différentes provinces indiquent que le taux réel des émissions est plus élevé et qu'elles augmentent entre 10 et 11% par an (Aufhammer et Carson, 2008). Les émissions d'un certain nombre d'autres pays développés se sont révélées elles aussi plus élevées que celles modélisées."

    En plus de la sous-estimation de l'élévation du niveau des mers, le diagnostic de Copenhague pointe également le fait que les émissions humaines de CO2 ont suivi les scénarios les plus élevés du GIEC.

    Pourquoi les scientifiques du GIEC, entre autres, sont plutôt conservateurs dans leurs propos ?  1_IEAvsSRES_2011

    La fonte du permafrost et le phénomène de rétroaction carbone

    Le diagnostic de Copenhague signale encore que l'effect d'amplification du réchauffement climatique (rétroaction) dû au CO2 libéré par la fonte du pergélisol n'a été pris en compte dans aucune des projections du GIEC. Un récent rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement prévient d'ailleurs que cette omission entraîne une sous-estimation du futur réchauffement climatique.

    Les autres impacts sur le climat

    En accord avec Déry et Brown (2007), le rapport du NRC (National Research Council) note à propos de la couverture de neige de l'hémisphère Nord qu'elle risque de diminuer à un rythme plus soutenu que prévu. D'un autre côté, le diagnostic de Copenhague relève que la pluviométrie dans les zones déjà pluvieuses est devenue plus intense et « que les changements récents interviennent plus rapidement que prévus ».

    Alors que le GIEC et la communauté des climatologues ont en général sous-estimé à de nombreuses reprises les conséquences du changement climatique, il n'y a en revanche que peu d'exemples où ces conséquences ont été surestimées.

    « Pécher par le syndrome de la moindre catastrophe » pour éviter tout alarmisme
    Si le GIEC et les climatologues ont souvent été accusés de « catastrophisme » l'article de Brysse et al. tend à montrer que ces accusations sont dépourvues de fondement et parfaitement injustifiées.

    « Les analyses que nous avons effectuées à partir des études disponibles suggèrent que si les travaux des climatologues souffrent d'un biais, ce n'est pas celui de surestimer le changement climatique d'origine anthropique mais au contraire d'en sous-estimer et le rythme et l'ampleur. »

    Brysse et al. estiment que les fréquentes accusation de « catastrophisme » et les attaques dont les climatologues sont l'object de la part des climato-sceptiques (ou climato-négationnistes) sont probablement une des raison qui poussent les climatologues à sous-estimer globalement le changement climatique et à succomber au pécher du syndrome de la moindre catastrophe.

    Ils écrivent ainsi que « les fréquentes attaques contre Stephen Schneider ou bien celles contre les climatologues tels que Benjamin Santer et Michael Mann font pender que l'une des raisons possibles qui amènent les climatologues à sous-estimer la menace du réchauffement anthropique est la crainte, s'ils ne le font pas, de se voir accuser par leurs opoosants (comme ce fut le acs pour Schneider) d'être par-trop alarmistes et de vendre de la peur. »

    Cependant, Brysse et al. précisent que d'un point de vue scientifique et statistique, sous-estimer les conséquences d'un rique de 10% n'est moins faux que l'inverse. Par conséquent, la tendance de « pêcher par le syndrome de la moindre catastrophe » risque de créer un bias systématique à même de conduire des projections climatiques d'une moins grande précision.

    L'exemple de l'ozone

    Entre 2008 et 2011, Brysse et al. ont mené une série d'entretiens avec de nombreux scientifiques dont les recherches portaient sur la diminution de la couche d'ozone. En février 1992, les scientifiques de la NASA chargés d'étudier l'atmosphère au-dessus de l'Arctique ont annoncé dans un communiqué de presse qu'un trou dans la couche d'ozone de l'Arctique aussi important que celui de l'Antarctique, menaçait de se développer au printemps. Alors que les données scientifiques qui justifiaient cette alerte étaient justes, des facteurs imprévus sont intervenus et ont eu pour conséquence que la diminution de la couche d'ozone de l'Arctique en 1992 fut moins importante que ce à quoi s'attendaient les scientifiques.

    « Au lendemain de la prédiction non réalisée en 1992 concernant le trou dans la couche d'ozone de l'Arctique, la presse conservatrice a sévèrement critiqué les scientifiques de la NASA pour avoir crié au loup et provoqué ainsi une panique inutile. Cette même presse les a encore accusés d'avoir agi en fonction d'impératifs émotionnels ou d'un agenda environnemental plutôt que selon les règles de l'objectivité scientifique. »

    La NASA, suite à cette pluie de critiques, a retenu la leçon et est devenue beaucoup plus prudente dans sa communication. De nombreux scientifiques qui se sont intéressés à la diminution de la couche d'ozone collaborent aujourd'hui aux rapports du GIEC. Dans un entretien donné en 2009, le météorologue Jonathan Shanklin dont les recherches ont porté sur la couche d'ozone a comparé les prédictions scientifiques au principe du « crier au loup »: si vous criez trop souvent au loup, on finit par ne plus vous croire, même si le ciel est réellement en train de vous tomber sur la tête. Il estime aussi que de toutes les récentes prévisions du GIEC, concernant le changement climatique, les plus exactes correspondaient presque toujours à celles développées dans le pire scénario envisagé.

    En d'autres termes, selon Shanklin, le GIEC sous-estime les conséquences du changement climatique afin d'éviter de perdre toute crédibilité à force de se faire taxer de « catastrophisme ». D'autres scientifiques interrogés par Brysse et al. et impliqués dans la recherche sur la couche d'ozone est les rapports du GIEC font par ailleurs état d'opinions plus ou moins similaires.

    Les autres causes du péché du syndrome de la moindre catastrophe
    Si la peur des scientifiques de se voir accusé de catastrophisme joue son rôle, Brysse et al. estiment qu'il existe d'autres causes au péché de syndrome de la moindre catastrophe. Les scienfiques invoquent ainsi souvent le « principe de moindre étonnement », principe qui les amène à choisir généralement entre deux hypothèses possibles la plus simple des deux. Conséquences du changement climatique, le rythme auquel diminue la calotte Arctique et augmente le niveau des mers a vraiment de quoi surprendre. Une autre cause possible est à chercher selon les auteurs du côté d'un conservatisme scientifique largement partagé et qui pousse considérer comme plus « sûres » les connaissances et hypothèses déjà établies et à les privilégier. A cela s'ajoute encore que les scientifiques rechignent à prendre en compte les conclusions particulièrement alarmistes ou catastrophiques.

    Brysse et al. pensent aussi que « les valeurs fondamentales et essentielles de la rationalité scientifique contribuent dans la communauté scientifique à se méfier des résultats apparaissant comme trop spectaculaires ... De plus, les scientifiques sont également très prudents face à des déclarations ou des hypothèses nouvelles et, ou tranchant avec ce dont ils ont l'habitude, toute nouvelle allégation, et, toutes choses étant égales par ailleurs, plus la déclaration ou l'hypothèse semble dramatique ou extraordinaire, plus la prudence est de mise. « Les déclarations dramatiques ouvrent les portes à la critique des scientifiques qui en sont les auteurs non seulement de la part des climato-négationnistes, mais aussi de la communauté scientifique », notent-ils ainsi.

    Les dangers du péché du syndrome de la moindre catastrophe

    En résumé, les climatologues tendent à sous-estimer de manière systématique les conséquences dues aux effets du changement climatique pour trois raisons:

    Eviter les accusations de « catastrophisme » de la part des climato-sceptiques (ou climato-négationnistes);
    Parce que les scientifiques, prudents par nature, restent parfois sceptiques même face à la dimension dramatique du changement climatique;
    Et parce que le scientifique qui fait des déclarations ou émet des hypothèses susceptibles d'être considérées comme trop dramatiques risque d'être l'objet d'une sévère critique par la communauté scientifique elle-même.
    Cependant, la tendance à la prudence imposée par le syndrome de la moindre catastrophe conduit à un résultat dangereux.

    « L'excès de prudence dû au syndrome de la moindre catastrophe des climatologues  et des experts ne préparent pas les décideurs politiques et le grand public a éventuellement affronté la réalisation du pire des scénarios pour la raison même que ceux qui auraient pu le faire ont préféré sous-évaluer les risques liés au changement climatique. »

    Laissons le dernier mot à Brysse et al.

    « Notre hypothèse de péché du syndrome de la moindre catastrophe ne vise en aucun cas à une critique des scientifiques et de la science dont il est parfaitement établi qu'ils ont largement contribué au bien-être et au progrès de l'humanité. Le syndome de la moindre catastrophe sert plutôt de base à la question de l'interprétation des évaluations scientifiques dans le domaine d'un risque qui représente un défi tant pour le pouvoir politique que pour le grand public. A vouloir éviter de sur-dramatiser la situation, la communauté scientifique risque néanmoins de minimiser dans les conclusions de leurs recherches la dimension du risque. Evaluer cette minimisation possible du risque est nécessaire, car elle pourrait empêcher de prendre la pleine mesure de la situation et de toutes les implications et conséquences liées aux phénomènes naturels qui pourraient survenir du fait du changement climatique. En effet, il existe de nombreux phénomènes naturels dont les conséquences se révèlent particulièrement dramatiques et si la dimension dramatique provient principalement de l'impact social, politique ou économique de ces événements, il est essentiel que le risque associé à ces événements soit pleinement pris en compte et non pas sous-estimé. »

    Note: Les résultats obtenus par Brysse et al. ont été intégrés à la réfutation du mythe selon lequel le GIEC est alarmiste.
    http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0959378012001215

    http://www.skepticalscience.com/translationblog.php?n=1806&l=12
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    Message  klem Ven 27 Sep - 8:57

    Un grand merci à Passion pour toutes ces traductions fortes intéressantes que tu nous proposes quotidiennement !


    En ce qui concerne le GIEC, dans leur dernier rapport, les experts aggravent leur diagnostique et durcissent le ton (prise de conscience ???) - voici un extrait du journal "Le Monde" à ce sujet :


    Les experts du climat aggravent leur diagnostic. Au terme d'une négociation-marathon qui s'est achevée à Stockholm (Suède), vendredi 27 septembre au petit matin, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a adopté le premier volet de son cinquième rapport. Sur plusieurs points cette édition apparaît bien plus alarmante que la précédente, publiée en 2007.

    Le texte le plus attendu n'est cependant pas le rapport lui-même, qui sera publié en janvier, mais son Résumé à l'intention des décideurs, bref document d'une vingtaine de pages qui servira de base aux éventuelles actions politiques menées sur le front climatique.

    Adopté ligne à ligne par les délégués et les scientifiques de l'ensemble des pays membres du GIEC, il présente l'état des connaissances scientifiques sur le réchauffement en cours de la manière la plus consensuelle possible. Celles-ci n'en dessinent pas moins un tableau assez sombre. "C'est une confirmation mais aussi un renforcement des diagnostics précédents", résume Jean-Pascal van Ypersele (université catholique de Louvain), vice-président du GIEC.

    TEMPÉRATURES

    Les experts du climat estiment désormais "extrêmement probable" – c'est-à-dire, dans le jargon du GIEC, avec une probabilité supérieure à 95 % – que l'élévation de la température terrestre relevée depuis le milieu du XXe siècle est bel et bien le fait de l'accumulation des gaz à effet de serre d'origine humaine. Cette probabilité était évaluée à 90 % dans le précédent rapport, rendu en 2007. Le réchauffement moyen depuis 1880 est désormais de 0,85 °C et les trois dernières décennies sont "probablement" les plus chaudes depuis au moins mille quatre cents ans.

    En fonction des scénarios de développement (du plus sobre au plus émetteur), les modèles climatiques prévoient une élévation de température comprise entre 0,3 °C et 4,8 °C pour la période 2081-2100, par rapport à la période 1986-2005. Seul le scénario le plus sobre – et aussi le plus improbable – a une probabilité supérieure à 50 % d'éviter de dépasser le seuil de 2 °C au dessus des températures pré-industrielles. Seule note d'espoir : les experts ont légèrement élargi la fourchette donnant l'élévation de température en cas de doublement du CO2 : de 2 °C à 4,5 °C en 2007, ils sont passés à 1,5 °C à 4,5 °C.

    GLACES

    Neiges et glaces de toutes sortes se rétractent rapidement. La banquise arctique estivale a perdu, en surface, entre 9,4 % et 13,6 % depuis 1979. Les experts n'excluent pas qu'elle ait totalement disparu au milieu du siècle, dans le cas du scénario le plus noir.

    Les glaciers de montagne ont perdu en moyenne environ 275 milliards de tonnes (Gt) de glaces par an entre 1993 et 2009. Relevée au mois de juin, la couverture neigeuse de l'hémisphère nord a perdu en moyenne 11,7 % par décennie entre 1967 et 2012. Les experts estiment "très probable" que la calotte de glace du Groenland ait perdu en moyenne 34 Gt par an entre 1992 et 2001. Ce taux est depuis passé à 215 Gt de perte par an entre 1993 et 2009. L'Antarctique est soumis à une accélération comparable. La perte de glace des deux inlandsis contribue fortement à faire monter les océans.

    NIVEAU DE LA MER

    En 2007, le précédent rapport prévoyait une élévation moyenne du niveau de la mer comprise entre 18 cm et 59 cm d'ici à la fin du siècle. Cette estimation avait été critiquée dès sa publication : elle ne tenait pas compte des pertes de glace du Groenland et de l'Antarctique.

    En intégrant ces deux contributeurs importants, les simulations donnent des chiffres plus conséquents : en fonction des émissions à venir, la mer pourrait être plus haute 26 cm à 82 cm dans la période 2081-2100 qu'entre 1986-2005. Mais dans le scénario le plus noir, les experts donnent comme fourchette haute le chiffre de 98 cm d'élévation moyenne.

    Avec un rythme de hausse qui pourrait atteindre 0,8 cm à 1,6 cm par an au cours des deux dernières décennies du siècle. Ce rythme est aujourd'hui de 3,2 mm par an. D'autres simulations, dites semi-empiriques, donnent des valeurs beaucoup plus importantes ("jusqu'au double", précise le GIEC dans le Résumé) mais ne font pas consensus dans la communauté scientifique. Entre 1901 et 2010, les océans se sont en moyenne élevés de 19 cm. Cependant, préviennent les experts, cette élévation n'est pas uniforme : certaines régions seront plus rapidement affectées que d'autres.

    ÉVÉNEMENTS EXTRÊMES

    Les experts estiment "très probable" que l'influence humaine a contribué aux changements de fréquence et d'intensité des températures extrême notés depuis le milieu du XXe siècle. "Les vagues de chaleur vont très probablement se produire plus fréquemment et durer plus longtemps, a déclaré le climatologue Thomas Stocker (université de Berne), co-président du groupe de travail du GIEC. Avec le réchauffement, nous nous attendons à voir les régions humides recevoir plus de pluies et les régions les plus sèches à en recevoir moins."

    GÉO-INGÉNIERIE

    Pour la première fois, la géo-ingénierie est mentionnée dans le Résumé à l'intention des décideurs. Ce terme désigne des dispositifs de manipulation du climat comme, par exemple, la dispersion massive de particules dans la stratosphère, qui réfléchiraient une part du rayonnement solaire, contribuant ainsi à refroidir le climat. "C'était une demande des gouvernements de se pencher sur cette question", précise M. van Ypersele. Une brèche n'est-elle pas ouverte, ouvrant la voie à des méthodes de lutte contre le réchauffement ne passant pas une réduction des émissions ? "Nous soulignons tous les risques et les incertitudes liés à la géo-ingénierie, répond-il. Ne pas traiter cette question dans le rapport du GIEC ouvrirait la porte à ce qu'on puisse en dire n'importe quoi."
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    Message  PassionMétéo Ven 27 Sep - 10:35

    Ouaip j'avais vu l'autre jour, enfin c'était paru dans un article anglais ^^
    C'est toujours ça, mais pour la banquise arctique, il y'en aura plus bien avant le milieu du siècle en été, cela reste toujours conservateur.

    Pour la géo-ingénierie ce ne sera pas une solution, le problème c'est justement la technologie, la solution ne se trouve donc pas dans un truc encore plus technologique. Si on termine dans une période glaciaire au lieu de cramer dans le four ce n'est pas mieux :Pce qui parait le plus judicieux c'est tout simplement d'adapter notre système économique à notre environnement. Cela passe donc par une décroissance, sans réclamer le retour à l'age de pierre comme certains écologistes radicaux.

    Par contre l'article de la chaîne météo qui parle de ce "rapport" est juste à vomir. Déjà ils trafiquent leur graphique, notamment celui ou ils comparent les relevées aux prévisions du Giec. Pour l'info, sur une régression linéaire y'a 2 paramètres ; y = a*x + b
    Le giec donne le a, donc si on adapte le b à la hausse on peut donner l'impression que c'est foireux. Cela s'appelle de la manipulation frauduleuse au passage, mais venant de LCM on s'y habitue.

    Ce rapport respectable ( car il faut quand même dire que ce qui s'y dit est correcte )  est donc toujours soumis à une certaine conservation de la part du GIEC, ce qui fait qu'ils ont toujours un temps de retard. Quand on dit que ce rapport est pire que le précédent, il faut aussi savoir que ce qui s'y dit est su depuis plusieurs années déjà, on ne l'a pas su récemment quoi ^^ . Je vous pari un paquet de cacahuètes que le prochains rapport sera encore pire, puisqu'actuellement les dernières recherches plaident pour une disparition de l'arctique encore plus précoce en été par exemple.
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    Pourquoi les scientifiques du GIEC, entre autres, sont plutôt conservateurs dans leurs propos ?  Empty Re: Pourquoi les scientifiques du GIEC, entre autres, sont plutôt conservateurs dans leurs propos ?

    Message  klem Ven 27 Sep - 12:01

    PassionMétéo a écrit:

    Ce rapport respectable ( car il faut quand même dire que ce qui s'y dit est correcte )  est donc toujours soumis à une certaine conservation de la part du GIEC, ce qui fait qu'ils ont toujours un temps de retard. Quand on dit que ce rapport est pire que le précédent, il faut aussi savoir que ce qui s'y dit est su depuis plusieurs années déjà, on ne l'a pas su récemment quoi ^^ . Je vous pari un paquet de cacahuètes que le prochains rapport sera encore pire, puisqu'actuellement les dernières recherches plaident pour une disparition de l'arctique encore plus précoce en été par exemple.
     
    Pour le retard, corriges moi si je me trompe, mais j'ai cru lire que le dernier rapport du GIEC datait de 2007 ???! Shocked   pas étonant, il s'en passe des choses en 6 ans ! donc si le prochain sommet à lieu vers 2020, je ferais le même pari que toi et je pense que nous gagnerons chacun notre paquet de cacahuètes Razz
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    Pourquoi les scientifiques du GIEC, entre autres, sont plutôt conservateurs dans leurs propos ?  Empty Re: Pourquoi les scientifiques du GIEC, entre autres, sont plutôt conservateurs dans leurs propos ?

    Message  PassionMétéo Ven 27 Sep - 12:21

    Oui bien sur Razz Non mais je veux dire ce qui est dit dans ce nouveau rapport n'est pas toujours à l'heure de ce que l'on sait actuellement selon les recherches. Ils ont toujours un temps de retard quoi, dut a leur conservation en partie. C'est d'ailleurs pour ça que les évolutions des différentes parties du système climatique on presque toute été plus fortes que ce qui était prévu en 2007 ( hausse du niveau de la mer, fonte des glaces, hausse du co2... ). Cela fera très certainement la même chose dans le futur par rapport à ce qui est prévu maintenant dans ce rapport.
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    Message  PassionMétéo Lun 30 Sep - 20:22

    Cela commence déjà à bombarder sur le résumé du nouveau rapport du Giec.
    Dans les raisons proposées pour expliquer le ralentissement de la hausse des températures, ils balancent effectivement tout et nimp', celà va des volcans, en passant par le soleil, et jusqu'à la variabilité interne.
    Ici on voit tout l'aspect conservateur, ils émettent un ensemble de possibilité alors qu'on sait maintenant très bien que ce ralentissement est du a de la variabilité interne, concernant l'océan pacifique. C'est lui le facteur dominant de ce ralentissement temporaire ( avec une part plus négligeable liée au soleil ). Il y'a un tas de recherches récentes qui arrivent à la même conclusion ce ne sont pas les preuves qui manquent.

    Cela donne l'impression qu'il n'y a pas vraiment d'accords entre scientifiques, alors que ce n'est pas le cas.
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    Message  PassionMétéo Jeu 3 Oct - 18:28


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